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Faire moins d’erreurs de jugement avec une méthode simple.

Mettons-nous en situation !


Répondez à la question suivante :

𝐂𝐨𝐦𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐝𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐮𝐭-𝐢𝐥 𝐫𝐞́𝐮𝐧𝐢𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝟓𝟎% 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐛𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐪𝐮𝐞 𝟐 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐝𝐚𝐭𝐞 𝐝’𝐚𝐧𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐢𝐫𝐞 ?


Alors ?

(spoiler/teaser : je suis sûr que vous allez vous tromper !)




Vous pensez pouvoir répondre rapidement à cette question ?


Avec mes deux années de Math sup/Math spé, je le pensais aussi.


Cet exercice nous éclaire sur un type d'erreur de jugements que vous faisons fréquemment.

C’est en écoutant le podcast Méta de Choc sur la 𝐩𝐬𝐲𝐜𝐡𝐨𝐠𝐞́𝐧𝐞́𝐚𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞 que je me suis frotté à l’exercice.


Quel est le rapport ?


Rapide définition : la psychogénéalogie est une pratique développée dans les années 1970 par Anne Ancelin Schützenberger selon laquelle les événements, les traumatismes, les secrets et les conflits vécus par les ascendants d'un individu conditionnent ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables (en lire plus ici).


En psychogénéalogie, il existe notamment le « syndrome de la date anniversaire » : des événements survenant de manière répétée à une date donnée dans notre vie (déclenchement de maladies, accidents, décès) proviendraient d’un événement traumatique dans notre lignée familiale initialement survenu... à cette même date.


Et on remonte sur 5 voire plusieurs dizaines de générations pour identifier l’événement traumatique initial qui serait la racine de nos malheurs actuels.



𝐻𝑢𝑚𝑚𝑚 ; et vous allez comprendre pourquoi je tousse !


 Revenons à nos calculs !


Vous avez fait un calcul rapide, comme moi, qui a dû vous conduire à la réponse : 182 (c'est à dire à peu près la moitié de 365).


Eh bien c'est... faux !


(je vous l'avais bien dit !)


La bonne réponse est : 23.


Il y a une chance sur deux (50% de probabilité) de trouver 2 personnes avec la même date d’anniversaire dans un groupe de 23 personnes.


Pourquoi ? c'est un calcul statistique, pas très compliqué, mais qui demande un minimum de réflexion et de bases en statistiques (niveau Lycée). C'est déjà assez inaccessible au vu de notre niveau général de formation en stat' et en logique.


Pour les explications et le détail du calcul, rien de mieux que cette vidéo de 3 min.


Mais il y a une autre raison, qui peut nous éclairer tous et toutes, quel que soit notre niveau de maîtrise des statistiques, et notre envie (ou pas) de progresser en maths !


Cette autre raison tient au fonctionnement de notre pensée.


Lorsque je vous ai demandé de répondre à la question, la plupart d'entre vous aura rapidement réfléchi et tenté un calcul (et moi le premier !) qui s'avèrera faux.


Nous aurions pu nous résoudre à déclarer forfait et admettre "cette question est trop difficile pour moi !".


Bien souvent, nous répondons tout de même, rapidement... mais à côté !


Notre pensée intuitive n’aime pas la difficulté

Et nous sommes doués pour trouver des réponses faciles à des questions difficiles.


C'est une des raisons pour lesquelles nous croyons aux histoires sensationnelles et cohérentes : elles marquent nos esprits et offrent une articulation logique des événements, qui est comme un doux nectar pour notre esprit qui n'aime pas s'embêter avec les nuances et les contradictions.


Voilà pourquoi nous sommes clients des représentations simples et cohérentes du monde.

 

Souvenez-vous de l’expérience de Linda (lien vers l’article) que je décris dans un autre article de ce blog : nous accordons plus d’attention aux informations qui renforcent la cohérence des histoires… même lorsque cela nous écarte de la logique et de la réalité.


 


𝙀𝙩 𝙙𝙤𝙣𝙘, 𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙙𝙚 « 𝙨𝙮𝙣𝙙𝙧𝙤𝙢𝙚 𝙙’𝙖𝙣𝙣𝙞𝙫𝙚𝙧𝙨𝙖𝙞𝙧𝙚 » ?


Il y a une chance sur deux (50% de probabilité) de trouver 2 personnes avec la même date d’anniversaire dans un groupe de 23 personnes.


De la même façon, la probabilité de trouver 2 personnes ayant la même date de naissance parmi 62 personnes est de… 99% !


62, c'est le nombre d'ancêtres que nous avons sur 5 générations (vous pouvez vérifier sur l'arbre généalogique en photo ci-dessus).


Autant dire que si vous avez un accident un 12 mars (vous êtes en vélo ou au volant ? regardez la route !), il est quasi certain de trouver un aïeul à qui il est arrivé une tuile un 12 mars...


On a 62 ancêtres sur 5 générations,


126 sur 6,


254 sur 7.


… ça en fait des accidents de la vie !



CONCLUSION


Ce qui nous semble intuitivement une répétition chargée de sens n’est en réalité qu’une banalité statistique.


𝑈𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑐̧𝑜𝑛 𝑠𝑖𝑚𝑝𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑’𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑗𝑢𝑔𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑑’𝑎𝑑𝑜𝑝𝑡𝑒𝑟 𝑢𝑛 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒.


L’idée est simple.


Son exécution l’est beaucoup moins, je vous l’accorde. Ça demande de la méthode (et souvent de se former), du temps de réflexion et pas mal de nœuds au cerveau.



Tout l’inverse des histoires cohérentes (en apparence) et sensationnelles dont se délecte notre esprit pressé de trouver des réponses simples à des questions complexes !


Le prix à payer pour de meilleures décisions !


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𝐸𝑡 𝑣𝑜𝑢𝑠, 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑒̂𝑡𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑡𝑎𝑡’ ?


(j'hésitais avec "votre avis sur la psychogénéalogie ?", mais les stat’ vous seront plus utiles !)



Sources

Podcast Meta de Choc (la pensée critique appliquée à soi) sur la psychogénéalogie et les constellations familiales : https://metadechoc.fr/podcast/psychogenealogie-et-constellations-familiales/



Pour comprendre les mécanismes de la pensée : les différences entre le "système 1" (rapide, intuitif et émotionnel) et le "système 2" (plus lent, plus réfléchi, plus contrôlé et plus logique) : Système 1, système 2, les 2 vitesses de la pensée, Daniel Kahneman, prix Nobel d'Economie.




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